Nettoyage ethnique en Arménie

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Pendant que nos journaux télévisés ouvrent sur la dernière hystérie collective sur le port du voile pendant les J.O, que les ministres hurlent à l’homophobie présumée des supporters de football et que le ministre de la desinstruction nationale annonce que des « cours d’empathie » seront dispensés à l’école pour lutter contre le harcèlement scolaire, des milliers d’Arméniens sont chassés de leur terre et exécutés par les forces azerbaïdjanaises. Dans l’indifférence des grands médias, c’est un véritable nettoyage ethnique qui est en cours au Haut-Karabakh, territoire disputé par l’Arménie et l’Azerbaïdjan.


Malgré la gênante discrétion des médias sur les atrocités qui se déroulent en ce moment même dans au Haut-Karabakh, la situation de ce territoire montagneux, grand comme un département français et peuplé d’à peine 140.000 personnes, suscite de vives inquiétudes, car on assiste à un exode massif de sa population arménienne. Plus de 50 000 Arméniens ont été chassés de la région depuis le début de la crise, laissant derrière eux leurs foyers, leurs biens personnels, leurs souvenirs et leur enracinement. Cet exode est le résultat de la dernière offensive menée par les forces azerbaïdjanaises qui se sont déployées dans l’enclave il y a une semaine. Les forces armées du Haut-Karabakh, composées de seulement 6 000 soldats arméniens, ont dû capituler la semaine dernière, lâchées par le gouvernement de Erevan qui les avait pourtant appuyées lors du conflit de l’automne 2020. Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, est ainsi qualifié de « traître » lors de manifestations en Arménie en raison de sa décision de céder le Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan, suite à un manque de soutien de la Russie, ce qui a provoqué une remise en cause des liens historiques qui unissent les deux pays.

La situation humanitaire y est de plus en plus préoccupante, car le blocus imposé par Bakou depuis juin a privé l’enclave de ressources essentielles, y compris de nourriture et de médicaments, en bloquant le corridor de Latchine. Les réfugiés dénoncent de graves violations des droits de l’homme, notamment des exécutions, des actes de torture, des viols et des pillages, ce qui a conduit le gouvernement arménien à dénoncer un nettoyage ethnique en cours. Mais, en France, les caméras sont tournées vers les migrants économiques qui déferlent sur nos côtes, provoquant la congestion totale de nos capacités d’accueil, alors que nos moyens financiers et humains seraient bien mieux utilisés s’ils étaient destinés à apaiser la souffrance des Arméniens, nos frères européens.

A propos de l'auteur

Grégory Roose

Écrivain et éditorialiste. J'écris des nouvelles et des récits courts. Mes livres sont disponibles ici

commentaires

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  • Nos moyens humains et financiers seraient mieux utilisés pour aider nos compatriotes, tout simplement. Avant de songer aux Arméniens ou autres migrants. Comment voulez-vous que nous considérions les Arméniens comme nos  » frères européens  » alors que nous traitons, nous  » l’Europe collectif », nos frères russes comme des sous-hommes quitte à inviter d’anciens soldats nazis dans des enceintes parlementaires et à les saluer comme des héros au seul motif qu’ils ont combattus les russes en 1943 ?

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