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Toujours prompt à donner des leçons d’humanité à l’Occident, certains pays musulmans ne semblent pas être des modèles de charité quand ils s’agit d’accueillir des migrants coreligionnaires chez eux. L’Arabie saoudite vient de renvoyer des dizaines de milliers de migrants musulmans éthiopiens chez eux après les avoir parfois torturé, selon Amnesty international.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que plus de 100 000 migrants éthiopiens sont revenus de l’étranger au cours des dix premiers mois de 2022. Entre janvier et octobre 2022, l’OIM a enregistré plus de 100 000 migrants de retour en Éthiopie, la majorité – plus de 71 000 – provenant d’Arabie saoudite : « un nombre alarmant de migrants arrivent dans le dénuement et avec de graves problèmes médicaux et psychiatriques qui mettent à mal les capacités locales », a déclaré l’OIM.
Les migrants éthiopiens désespérés, qui tentent de traverser la dangereuse route de la mer Rouge via le pays voisin, Djibouti, sont souvent victimes d’incidents mortels le long de la mer Rouge, ainsi que d’emprisonnements et de meurtres au Yémen. Il convenait donc de les inciter à ne pas risquer ce trajet, d’autant que l’Arabie Saoudite détient les migrants
L’Arabie Saoudite détient les migrants dans des conditions abominables
Mais en réalité, l’aide de l’OIM intervient suite à des dénonciations d’Amnesty international. Selon cette ONG, les autorités saoudiennes sont en train de renvoyer de force des centaines de milliers de migrants éthiopiens après les avoir détenus dans des conditions « inhumaines et cruelles » dans les centres de détention surpeuplés d’Al-Kharj et d’Al-Shumaisi, une situation aggravée par le système de Kafala de l’Arabie Saoudite. L’organisation appelle les autorités saoudiennes à enquêter sur les cas de torture ainsi que sur au moins dix décès en détention entre 2021 et 2022.
Passages à tabac et torture
L’Éthiopie n’est plus « l’île chrétienne » en Afrique de jadis. L’influence de l’islam et de l’Arabie Saoudite est croissante sur le pays, tant sur le plan social, économique et culturel. Et en Arabie Saoudite, la fraternité musulmane semble donc avoir ses limites. Six anciens migrants détenus ont déclaré à Amnesty International qu’ils avaient été battus et torturés, notamment à l’aide de bâtons métalliques et de câbles, giflés au visage, frappés à coups de poing et contraints de rester dehors par une chaleur extrême sur des routes goudronnées jusqu’à ce que leur peau brûle. Les migrants ont déclaré avoir été torturés après avoir protesté contre leurs conditions de détention ou après avoir tenté d’obtenir des soins médicaux pour un compagnon de cellule malade.
Hussein, musulman et ancien migrant détenu, a raconté qu’un codétenu était mort après avoir été battu tous les deux : « Il avait mal aux côtes et n’a pas été emmené à l’hôpital. Nous avons supplié les gardiens de prison de prendre son corps après sa mort… Ils ont sorti son corps deux jours plus tard. »
comment peuvent ils renvoyer chez eux, une telle quantité de personne et pas nous ?