Respiration

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Se lever un matin. Sortir, pieds nus, sur le perron glacé, pour s’enivrer de l’air nouveau. Regarder la montagne enveloppée, au loin, par l’aurore provençale qui s’écoule de ses ravines. S’étirer de tout son long. Écouter, plutôt qu’entendre, la vie qui grouille déjà dans les arbres et les buissons. Abandonner son téléphone portable sur sa table de chevet. Respirer, vivre.

Depuis près d’un mois, je n’ai rien publié sur mes réseaux sociaux. Aucune vidéo, aucun commentaire, aucun texte. Cette absence n’est pas le fruit d’une décision mûrement réfléchie, mais la conséquence subite d’une profonde lassitude face aux excès de l’information en directe et des réactions en chaîne qu’elles provoquent. C’est une course sans fin, non sans intérêt, mais qui peut finir par ronger votre âme, votre créativité, votre temps, votre rapport au monde. A cela s’ajoute le périlleux biais de confirmation, auquel je tâche souvent de me soustraire pour garder une certaine objectivité dans mes analyses, mais qui demeure le principal argument d’invalidation de nos détracteurs, quelle qu’en soit la forme ou la formulation. Adieu frénésie. Adieu superfluité.

Je n’abandonne pas mon engagement. Je recherche néanmoins une forme de production moins chronophage, moins réactionnelle, plus créative, plus qualitative et tournée vers l’action, l’espoir, l’optimisme. Je veux m’extraire de cette industrie de la réaction en chaîne. Si j’en avais le temps et les moyens, je m’attacherais à créer la fondation Nova Gallia.

Un jour, peut-être.