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Ce soir, j’ai peut-être tué un homme. La route était sombre, engouffrée dans la nuit. Je roulais en direction de Veynes pour rejoindre une gare sans train, happé par la voix hypnotique d’un animateur de radio.
Je n’ai rien pu faire. Je n’ai rien pu faire et pourtant je l’ai vu. Il s’avançait vers moi, presque immobile, traversant la route d’une rive à l’autre pour finalement revenir sur ses pas. Je sens encore son crâne cogner contre mon châssis et son corps frêle rebondir d’une roue à l’autre. Son ombre flâne encore dans mon rétroviseur, inanimée sur ce fleuve noir jonché de semblables charognes.
Ce soir, j’ai peut-être tué un homme, mort de chagrin, orphelin de tendresse. Son chat est mort et ne reviendra plus.
Extrait du recueil De profundis (à paraître)
Très bien écrit même si tout est d’une tristesse effroyable…
J’ai le cœur déchiré de même imaginer le mien …
Magnifique plume…
Moi aussi j’ai peut-être tué un homme et ceci 2 fois dans ma vie.Ils hanteront un petit coin de ma tête jusqu’à mon dernier souffle.
Grégory, hâte de pouvoir acheter ce recueil et vous lire.
La profondeur de vos mots touchent au plus profond mes maux d antan. Merci à vous 🙏💫🦋
merci Jessica !