fleuve noir

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Ce soir, j’ai peut-être tué un homme. La route était sombre, engouffrée dans la nuit. Je roulais en direction de Veynes pour rejoindre une gare sans train, happé par la voix hypnotique d’un animateur de radio. 

Je n’ai rien pu faire. Je n’ai rien pu faire et pourtant je l’ai vu. Il s’avançait vers moi, presque immobile, traversant la route d’une rive à l’autre pour finalement revenir sur ses pas. Je sens encore son crâne cogner contre mon châssis et son corps frêle rebondir d’une roue à l’autre. Son ombre flâne encore dans mon rétroviseur, inanimée sur ce fleuve noir jonché de semblables charognes. 

Ce soir, j’ai peut-être tué un homme, mort de chagrin, orphelin de tendresse. Son chat est mort et ne reviendra plus. 

Extrait du recueil De profundis (à paraître)

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A propos de l'auteur

Grégory Roose

Écrivain et éditorialiste. J'écris des nouvelles et des récits courts. Mes livres sont disponibles ici

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