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L’art de l’éloquence est, pour l’Homme politique, l’essence fondamentale de la conversation démocratique. C’est aussi la politesse du tribun.
Dépourvu d’éloquence, l’Homme politique erre sans but comme un quidam sur scène, ne se distinguant de son public que par le costume qui le déguise. Et lorsque la coquille est vide, le spectacle en devient d’autant plus déroutant, presque pitoyable. Mais l’éloquence doit être l’étendard des idées, faute de quoi l’orateur rejoindrait l’armée des bonimenteurs insipides qui peuplent nos estrades depuis des décennies.
Valérie Pécresse est un cas d’école. Son discours au Zénith de Paris, creux et terne, a été prononcé avec la même aisance qu’une actrice de série Z imposée par une chaîne du service public un soir de grande audience. En mimant maladroitement l’emphase et l’aisance des grands orateurs, elle démontra à quel point ce rôle ne lui sied pas. Elle incarne néanmoins à merveille le règne du faux, sur le fond et la forme, celui qui prétend avec force, affirme avec certitude, se dédit sans perdre la face puis condamne avec fermeté les propos qu’il a lui-même tenus.