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La République bananière exemplaire : 1/4 : Emmanuel Macron

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Jamais en aussi peu de temps, autant d’affaires seront sorties et auront été étouffées. À ce seul titre, la macronie mérite bien son slogan de République exemplaire. Elles se succèdent tellement vite qu’on les oublie au fur et à mesure, c’est pourquoi Adoxa a jugé nécessaire d’en faire un récapitulatif-feuilleton. Épisode 1 : Macron et sa campagne. 

Un véritable festival. Comptes de campagnes douteux, prise illégale d’intérêts, violences, emplois fictifs, barbouzeries diverses, conflit d’intérêts à la pelle, détournements de fonds ou de biens publics, harcèlement, délit de favoritisme, escroquerie, manquements aux obligations déclaratives, viol, travaux non déclarés, mensonges… la liste des affaires avérées ou soupçonnées de l’ère Macron ressemble à un inventaire à la Prévert, à un léger abrégé du Code pénal, civil et électoral.

Adoxa dresse un tableau –non exhaustif, sûrement– de ces affaires, en plusieurs épisodes et en cercles concentriques autour du Président de la République.

Maintien ou promotion par Emmanuel Macron de tous les ministres ou cadres du parti mis en cause dans des affaires financières, morales, fiscales ou judiciaires…

En un an, la République exemplaire s’est transformée en République bananière de Jupiter #Remaniement 🍌🇫🇷🍌

— Antoine 🐘 (@Ant1Adam) 4 septembre 2018

Car l’exemple vient d’en haut. Si le quinquennat d’Emmanuel Macron est autant marqué par les affaires, c’est peut-être que Jupiter lui-même n’a pas hésité dès le départ à tremper les mains dans le cambouis des manœuvres douteuses. Encore ministre de l’Économie sous Hollande, il préparait déjà activement sa campagne, vraisemblablement aux frais du contribuable.

On se souvient ainsi qu’en janvier 2017, Macron avait utilisé à lui tout seul 80 % des frais de bouche de son ministère. Était-il alors un boulimique incontrôlable ou profitait-il de sa position pour tisser ses réseaux ? Ces macroniens de la première heure donnent en tout cas des éléments de réponse :

Quand un député LREM embarrasse Collomb en lui rappelant qu’ils préparaient la candidature de Macron depuis son ministère.
Notre article: https://t.co/1FKEoMr40P pic.twitter.com/PYFauD3gB5

— Le HuffPlay (@lehuffplay) 18 mai 2018

Mais ni la presse ni la justice, probablement trop occupées à pourchasser Fillon, ne se sont sérieusement penchées sur le sujet. Il est frappant d’ailleurs de constater, comme l’avaient fait nos confrères de Sputnik en mars 2017, qu’Emmanuel Macron distribuait allègrement Légion d’honneur et médailles du Mérite à un certain nombre de ses plus proches soutiens. Une dizaine de hochets utiles pour s’attirer quelques faveurs… qui n’avaient ému personne alors que la seule Légion d’honneur attribuée par Fillon à Marc Ladreit de Lacharrière avait suscité une levée de boucliers, justifiée par un possible délit de trafic d’influence. Mais apparemment, ce qui était un délit pour une médaille ne l’est plus pour dix…

Maintien ou promotion par Emmanuel Macron de tous les ministres ou cadres du parti mis en cause dans des affaires financières, morales, fiscales ou judiciaires…

En un an, la République exemplaire s’est transformée en République bananière de Jupiter #Remaniement 🍌🇫🇷🍌

— Antoine 🐘 (@Ant1Adam) 4 septembre 2018

À ce titre, il est vraiment permis de se demander quel était le vrai but de certains déplacements, à Londres, Bruxelles ou en province, notamment. Déplacement normal d’un ministre ou apparition dans des dîners de gala et autres opérations de levées de fonds aux frais de l’État ? Un peu des deux sans doute. « Cela pose question sur la confusion des genres ou pire, sur un conflit d’intérêts », s’insurgera le député LR George Fennech en mai 2016. Nos confrères de FranceInfo ont en tout cas leur petite idée sur un dîner de donateurs à Bordeaux, organisé alors que Macron était encore en fonctions à Bercy. « Il y avait une escorte de police pour l’amener, qui a payé l’escorte ?

C’est nous [les contribuables, NDLR]. Qui a payé la voiture ? C’est nous », s’insurge l’un des chefs d’entreprise invités à ce raout. Plus grave, les soupçons qui pèsent sur le déplacement de Macron au Liban, alors qu’il n’était plus ministre, mais pour lequel il aurait bénéficié de l’appui de l’appareil d’État, ce qui est évidemment interdit et ce que naturellement, tous les intéressés ont démenti, les yeux dans les yeux et la main sur le cœur. Une sincérité qui a suffi une fois de plus, à éteindre la curiosité de la justice et de la presse à ce sujet.

Au CES à Las Vegas, Macron se retrouve héros du jeu vidéo de rôle Fallout 4 https://t.co/gJtANgvLTr #rediff pic.twitter.com/wU3DvZPnOl

— Le Lab (@leLab_E1) 10 janvier 2016

Le modèle du genre reste tout de même le voyage du presque-candidat au CES de Las Vegas, le grand show international des nouvelles technologies. Celui qui était encore ministre s’était fait ovationner par la French Tech, dont certains de ses soutiens médaillés… Là encore, sa fonction ministérielle semblait un bien mince paravent à ses ambitions personnelles.

VIDÉO – Macron refuse de commenter l’affaire du déplacement à #LasVegas https://t.co/kMyXOxNu2z pic.twitter.com/5lMAuTRvQy

— Le Figaro (@Le_Figaro) 9 juillet 2017

Face à de telles interrogations, le fait que ce voyage ait été organisé sans appel d’offres par l’agence gouvernementale Business France… et peut-être son propre cabinet, fait presque figure de diversion. Mais une diversion qui a la vie dure, puisque Muriel Pénicaud, alors patronne de Business France et maintenant ministre du Travail, a été interrogée au sujet de cette prestation en mai 2018… sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle.

La ministre du travail Muriel Pénicaud est attendue aujourd’hui chez les juges qui enquêtent sur le déplacement controversé qu’elle a organisé en 2016 pour Emmanuel Macron à Las Vegas https://t.co/8aa3pjlGEU #AFP pic.twitter.com/FRCnC5ocvL

— Agence France-Presse (@afpfr) 22 mai 2018

Bien sûr, tout cela permet aussi d’éviter les questions gênantes– qui n’ont titillé aucun juge– sur le patrimoine envolé de celui qui fut associé à la banque Rothschild : 3,3 millions, dont 2,8 millions d’euros de revenus bruts entre mai 2009 à mai 2011 évaporés (1,5 nets, selon ses dires). Si Emmanuel Macron dépensait un SMIC par jour, on comprend mieux l’actuelle gabegie au sommet de l’État… et ses cadeaux fiscaux aux plus riches, lui qui a omis de payer l’ISF pendant trois ans.

Quand la trotskiste Nathalie Arthaud gère mieux ses revenus et son patrimoine que Macron, l’ancien banquier de chez Rotschild… pic.twitter.com/F1gypY3K44

— Gonzagنe deChantérac (@gdechanterac) 23 mars 2017

Des riches qui bénéficient depuis le lancement de la fusée Macron de toutes ses attentions. Comme donateurs, pour commencer et depuis comme bénéficiaires de somptueux cadeaux fiscaux (réforme de l’ISF, flat tax, suppression de l’Exit tax en 2019…) ou en avantages personnels. Les fameux dîners de gala que nous évoquions n’étaient pas organisés pour les sans-dents, mais bien pour les chefs d’entreprises, cadres, patrons du CAC 40 et autres professions libérales à gros revenus. D’ailleurs, certains ont mis la main au portefeuille plus que de raison et se sont retrouvés épinglés par le fisc. Saisi, le parquet de Paris a classé sans suite au printemps. Étonnant, non ?

tu vois un article ou il est dit que 4 donateurs de Macron sont des fraudeurs fiscaux , que l ‘affaire va en justice , tu te dis HOULALA , ça va faire les choux gras de la presse , et puis tu vois partout cet article primordiale  » macron va joué pierre et le loup à l ‘Elysée »..

— Stanerie (@STANXdubstep) 23 février 2018

D’une manière plus générale, ce ne sont pas moins de 87.600 euros de dons qui ont été retoqués par la commission des frais de campagne (CNCCFP), qui n’a cependant pas jugé bon d’aller au-delà d’une admonestation. Seules de mauvaises langues verront un lien entre cette clémence et l’augmentation de salaire du président de la CNCCFP, en cours de mandat, de 53 %, avec effet rétroactif au début de l’année. Rien à voir avec un renvoi d’ascenseur, de tells pratiques n’existent pas dans la République exemplaire. La campagne de Macron était donc une bonne machine à cash bien huilée. Mais comme il ne fallait tout de même pas que cela se voie trop, son équipe de campagne a menti sur le montant des dons et omis de mentionner le don moyen, qui aurait montré que Macron était le candidat des riches.

Alerte! Le meeting parisien de #Macron est à moitié vide alors que le meeting commence!
Terrible image de campagne en faillite!#MacronBercy pic.twitter.com/fuSNA8WpPT

— Napoléon (@tprincedelamour) 17 avril 2017

Des riches patrons d’entreprises qui ont de plus consenti d’importants rabais à l’équipe de campagne de Jupiter sur un certain nombre de prestations, comme on l’a appris en juin dernier. Salles de spectacles louées à 25 % du prix habituel avec des factures ne mentionnant pas des mentions obligatoires, organisation d’événements bradés, prestation de conseil sous-facturées… Rien que de très normal pour d’aussi brillants négociateurs, nous affirment les macroniens… qui se révèlent de plus mauvais payeurs.

On rappelle que tout « geste commercial » d’une entreprise a un candidat est totalement illégal et entraîne l’inéligibilité du candidat. C’est juste la loi. Inconcevable excuse de GLEvents et du staff #Macron. Et quid du contrôle des comptes de campagne? #TresVieuxMonde https://t.co/MYUv5Xz2bU

— Jean-François Debat (@JFDebat) 28 avril 2018

Si les rapporteurs de la CNCCFP relèvent pudiquement 208.984 euros de « dépenses apparemment sous-évaluées », la commission, toujours bonne fille, jugera finalement que ces ristournes étaient « normales et régulières »… mentionnant dans son communiqué des rabais de 20à 30 % comme habituels… mais pas 75 %.

📺Selon https://t.co/3BKUKgrzWA, l’équipe de campagne d’E. #Macron a obtenu pour un meeting, un tarif au minimum 75% moins cher, par rapport à ce qui est habituellement facturé par J-M. Dumontet, copropriétaire du Théâtre Antoine avec Laurent #Ruquier, pour ce type de prestation. pic.twitter.com/wfC5YVZKTx

— 🌺 Tropical Boy 🌺 (@tropical_boy) 9 juin 2018

Il est intéressant de noter à quelle position se retrouvent certaines de ces victimes des requins de la négo, comme GL Events, très coté au château… ou, dans un autre ordre d’idées, Gérard Collomb, soutien de la première heure, qui est accusé d’avoir organisé un meeting à Lyon pour son poulain avec les moyens de la municipalité. Gérard Collomb qui est, rappelons-le, ministre de l’Intérieur, même si ça ne se voit pas trop.

Devant un tel déferlement d’affaires et de comportements douteux, on s’étonne moins que le Roi-Soleil en carton qui nous sert de Président ne trouve rien à redire à organiser une rave party dans la cour de l’Élysée, se construire une piscine au fort de Brégançon, utiliser un Falcon pour 110 km, se promener en costume de Top gun ou se payer un nouveau service de vaisselle pour l’Élysée, à 500.000 euros, tout de même, ça la fout mal quand on augmente la CSG et qu’on baisse les revenus des retraités. Car il faut aussi bien faire plaisir à Brigitte, qui a de lourdes responsabilités, la pauvre. Des responsabilités que personne ne lui a demandé d’assumer et qui, entre les secrétaires, chauffeurs, gardes du corps, coiffeurs, maquilleurs et autres postes indispensables à la survie de l’État, coûtent tout de même au contribuable au moins 278.750 euros par an… Le tout sans statut spécial de la première dame, un projet vite enterré dans la forme, sinon le fond.

Non, elle n’est pas rémunérée, mais dispose de plusieurs collaborateurs payés sur fonds publics…. https://t.co/7fIRA1EwFB

— Presseafrire (@presseafrire) 26 août 2018

Parlant de Brigitte, nous n’évoquerons pas plus avant les proches de Macron, comme Alexandre Benalla. Concernant ce dernier, un brillant confrère d’Adoxa se charge par ailleurs de démonter les ressorts de l’affaire qui porte son nom. Un papier que nous vous recommandons chaudement. Quant aux autres proches, ils feront l’objet d’un prochain volet de notre enquête sur la République bananière exemplaire.

« Lettre ouverte au président Manu »
Michel Onfray lit le texte acide et frondeur qui lui a notamment été inspiré par la nomination de #PhilippeBesson au poste de #ConsulDeFrance à #LosAngeles.
L’intégralité de la vidéo ici ▶️ https://t.co/XiF54Uyva8 #France#Macron#Benalla pic.twitter.com/tDnqsgW6y3

— Michel Onfray TV (@MichelOnfrayTv) 4 septembre 2018

Allez, si, tout de même un petit avant-goût de ce qui vous attend, avec Jean-Jacques Mourad. Ce soutien d’Emmanuel Macron lui ciselait le tout joli volet « santé » de son programme présidentiel. Seul petit souci, il était en lien très fort avec le laboratoire Servier, célèbre pour être à l’origine du scandale du Médiator. Les propositions de campagne formulées par Mourad semblaient tout droit sorties de l’argumentaire du labo pharmaceutique. Ainsi, Macron s’était-il prononcé pour la prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie des médicaments contre l’hypertension artérielle sévère, une des spécialités de Servier. Et ça s’est vu :

Qui parle? Le porte-parole de Macron ou le speaker de Servier?
(extrait de https://t.co/5R06zAsPyp) pic.twitter.com/1bE3VjfuOu

— Formindep (@Formindep) 5 mars 2017

Il a donc été écarté. Un cas très rare, puisqu’habituellement, le conflit d’intérêts se porte très bien en macronie, comme nous le verrons prochainement.

 Charles Dewotine

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aurora.info

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