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A bien y réfléchir, je suis un produit de cette France périphérique décrite en 2014 par le géographe Christophe Guilluy : ni tout à fait urbain, ni banlieusard, ni tout à fait de la campagne. Je suis né déraciné, dans le ventre mou de la France déclassée, produit de la standardisation des lieux, de l’habitus, du goût, de l’identité, des vieilles chansons que l’on n’avait oubliées, de la terre abreuvée du sang de nos ancêtres tapissée de temples de la consommation, de l’école à la dérive, de la défrancisation des noms et des prénoms, du cloaque mondial et de la tiers-mondisation.
C’est à la campagne que j’ai pris racine, dans cette France profonde où l’Homme et la terre ne font qu’un. C’est à la campagne que j’ai trouvé refuge, fuyant le creuset putride des villes-monde qui n’offrent comme perspective que l’illusion macabre de l’unité dans la diversité.