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Union des droites

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Le gouvernement anti-système formé par Matteo Salvini et Luigi Di Maio, fait souvent la une des médias italiens et même étrangers. L’alliance entre ces deux partis, différents, représente la capacité, pour les souverainistes, de s’allier pour travailler ensemble. Néanmoins, le ministre de l’Intérieur, Salvini, prêt à tout pour stopper les flux migratoires en est la figure de proue. Ses ambitions ne se cantonnent pas au territoire cisalpin ; il ambitionne déjà de voir naître une ligue populiste, avec lui à sa tête, afin d’exporter le modèle italien. 

Nombreux sont ceux, en Italie, qui le qualifient de populiste, voire de raciste, l’accusant de ne pas aider les personnes en raison de leurs origines. D’autres font remarquer que l’arrivée au pouvoir de cette coalition aurait libéré une violence raciste, jusque-là contenue par le PD (Parti démocrate, principale force politique de gauche en Italie). Personnellement, j’estime qu’il s’agit là de mystifications destinées à déstabiliser le gouvernement, qui est parvenu à réduire de 80% les arrivées de migrants par rapport aux chiffres de l’an dernier. Les pro-migrants de tous les pays ne peuvent accepter que la principale porte d’entrée se referme aussi brutalement. 
Les cris de désespoir de l’Italie, laissée seule pendant plusieurs années, ont été entendus, mais bien trop tard. Des centaines de milliers de migrants résident sur le sol italien, attendant dans des camps à la frontière ou ailleurs. La vague prétendument populiste, que je qualifierais plutôt de populaire, a balayé une gauche affaiblie et incapable de se remettre en question. On ne peut traiter Salvini de fasciste ou de raciste, il n’a fait qu’exprimer la colère, le ressentiment d’un peuple exaspéré à la fois par la caste politique, gangrénée par la corruption et la mafia et la situation désastreuse du pays. Au-delà de la crise migratoire, ce gouvernement entend refonder les relations avec les pays africains pour éviter que ces tragédies ne reproduisent.
Avoir compris que l’Europe ne peut pas résoudre ce problème, mais que l’Afrique le peut, est un grand pas. Il faut contribuer au développement de ce continent sans pour autant s’ingérer dans les affaires politiques des États, cela afin d’éviter que ce qui s’est passé en Lybie ne se répète. Tant que nous entretiendrons des liens troubles avec certains des responsables politiques de ces pays, nous ne serons pas à l’abri de voir se reproduire le chaos qui règne en Lybie. Et même si l’Afrique ne peut devenir, à court terme, un continent moderne, en raison de sa démographie, l’indépendance des États ne peut qu’être salutaire. 
Le modèle fourni par l’alliance de ces deux partis souverainistes italiens devrait servir de modèle à d’autres pays, notamment le nôtre, en vue d’accéder au pouvoir. Toutefois, en France, pour espérer des rapprochements, la tâche paraît ardue et de nombreux obstacles restent à surmonter. Tout d’abord, il y a le fait que les droites sont profondément divisées sur le plan économique. Des Républicains jusqu’aux partis Debout la France et Rassemblement national, les choix économiques sont divergents. Le rassemblement ne devrait donc pas se faire sur l’économie, mais plutôt sur les questions sécuritaires et sociétales. Il est ainsi possible de trouver un dénominateur commun entre les conservateurs libéraux (l’électorat de F. Fillon) et les conservateurs gaullistes et y recourir pour arriver au pouvoir. La priorité des priorités étant la sécurité des citoyens et l’arrêt de l’immigration, c’est à ces problèmes qu’il convient de s’attaquer en premier lieu. 
Il n’en demeure pas moins que la multiplicité des groupes politiques complexifie cette nécessaire union. Dans certaines familles politiques réunissant des courants de pensée éloignés les uns des autres, on en est plutôt à la division. On voit, par exemple, chez les Républicains, le courant juppéiste, suivi par d’autres modérés de centre-droit, quitter progressivement la direction du mouvement, pour rejoindre E. Macron. L. Wauquiez pourrait-il franchir le Rubicon et accepter de participer à ce projet d’union ? C’est peu probable, vu ses déclarations pleines d’animosité à l’égard des autres partis de droite. Il faudrait compter sur l’émergence d’une figure forte, rassembleuse, mais, là encore, celle-ci devrait se heurter à bien des écueils. Espérer un homme providentiel n’est pas la solution : avant de prendre le pouvoir, en politique, il faut gagner sur le terrain des idées, c’est-à-dire s’astreindre à la métapolitique. Ce n’est qu’en diffusant les idées et valeurs de la droite dans la mentalité collective et la société que leur application peut devenir effective. Les initiatives locales doivent être encouragées, Paris ne doit pas décider de tout. 
Si l’on revient à l’exemple cisalpin, Matteo Salvini a, pendant des années, fait campagne à travers le pays. Ses interventions dans les médias étaient toujours discutées, commentées, décriées. Il s’est finalement imposé, en faisant parler de lui, en partageant ses convictions, en assumant aussi quelques propos sulfureux, afin de faire réagir. Ainsi, lorsque le problème de l’immigration incontrôlée est devenu insoutenable, l’engagement de cet homme à vouloir traiter non seulement ce problème, mais aussi à dénoncer les travers de l’Union européenne, a payé. Les eurocrates tremblent à l’idée que le virus Salvini puisse se diffuser, contaminant les pays les uns après les autres. La ligue des droites qu’il veut créer sera, dans quelques années, un acteur majeur de la (dé)construction européenne. À moins que l’Italie n’ait déjà pris la porte de sortie de cette Europe.

Loris Tucci

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