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Sous le soleil d’un mois de juillet cruel, un groupe d’amis transporte le cercueil d’un des leurs vers le cimetière du village.
Un soleil rare dominait le ciel azur dans ce pays où le gris règne en maître sur les champs gras, irrigués par des veines meurtrières. La nature narguait le petit groupe d’amis étourdis de chagrin. Les cœurs battaient au rythme de ce cortège contraint d’avancer vers une voie sans issue et les regards évitaient de se croiser pour ne pas saigner des larmes d’amertume. Des mains réconfortantes s’emparaient, d’un geste furtif, là d’une épaule, ici d’une main maternelle qui tremblait. Bientôt, le glas triomphant s’avouerait vaincu, terrassé par le silence d’une foule médusée par la sombre cavité qu’elle rejoignait.
Dans la chaleur glaçante de cet après-midi d’été, nous transportions sur nos jeunes épaules, écrasés par la douleur sourde de l’injustice, le cercueil où gisait le corps immobile de notre ami, David.
In memoriam
David Dezoutter
1977-2000