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Non, taxer plus le diésel et l’essence au mépris des conséquences sociales et économiques n’est pas la bonne méthode pour faire de l’écologie.
Taxer celles et ceux qui dépendent de la voiture pour leurs déplacements quotidiens les plus essentiels, le travail, l’école des enfants, les soins, les courses, … est une hérésie. Quelle en est la logique? Les inciter à réduire leurs déplacements pour réduire leur consommation de carburants? C’est une véritable « assignation à résidence », contradictoire de la part d’un Président qui prétend que la lutte contre les assignations à résidence est le fil rouge de sa politique!
Cette vision technocratique et punitive de l’écologie est non seulement d’un mépris insupportable pour les habitants des campagnes et des petites villes, mais elle est aussi complètement inefficace, voire contreproductive en matière d’écologie. Ajouter un surcroit de taxes à un monde agricole, à des commerces, à des petites entreprises, à des professions libérales, … déjà surtaxées par ailleurs, et à des habitants des campagnes et des petites villes déjà largement touchés par le chômage et la disparition des services publics de proximité, c’est accélérer la désertification de territoires entiers et porter un coup sévère à l’aménagement du territoire, donc à l’écologie.
Cette vision de l’écologie, socialement et territorialement discriminante, explique pourquoi, malgré tous les sommets et toutes les prises de paroles tonitruantes de nos élites dans les médias, l’écologie recule, la France consomme chaque année plus de ressources naturelles et pollue plus. N’est-on pas encore vacciné des échecs de cette vision de l’écologie? Rappelons nous l’écotaxe, qui avec la même logique de taxer pour réduire la consommation de carburants, en arrivait à taxer les circuits courts et à mettre en faillite les entreprises françaises de transport qui respectent les normes environnementales et les normes sociales au profit du transport transfrontalier, fait par des entreprises d’Europe de l’Est qui ne respectent généralement pas les normes environnementales et sociales! Rappelons nous le marché du carbone, qui sous prétexte d’inciter à réduire les rejets de CO2 par l’industrie, a créé un véritable droit de polluer, source gigantesque de corruption, qui a pénalisé nos industries au profit d’industries plus polluantes en Asie.
Les exemples sont légions de l’échec écologique de l’écologie technocratique et punitive. Maintenant que la prise de conscience de l’urgence écologique est faite, et que l’échec de la vision technocratique et punitive est avéré, il est indispensable d’ouvrir le débat sur le « comment ». Comment s’y prendre en matière d’écologie? Comment trouver une cohérence entre un modèle économique pragmatique, un modèle social humain et une transition écologique effective?
La réponse du think-tank de l’Alternative Crédible est que trouver cette cohérence, concevoir une vision alternative de l’écologie, efficace, pragmatique et humaine est possible. Elle repose sur 6 axes forts:
1. Améliorer la cohésion entre le modèle économique et l’écologie
- Renégocier tous les traités commerciaux internationaux (Mercosur, CETA, TAFTA, JEFTA, …) en rajoutant des clauses sociales et environnementales et en supprimant les tribunaux d’arbitrage privés
- Lutter efficacement contre l’obsolescence programmée
- Supprimer les paradis fiscaux, limiter la spéculation en limitant fortement le risque dans les instruments financiers
2. Promouvoir des alternatives pour rendre la consommation plus écologique
- Développer le biogaz en recyclant les déchets organiques humains dans les grands centres urbains
- Changer la consommation de viande en remplaçant la surconsommation de viande de mauvaise qualité par le couple viande de qualité/simili-carne
- Remplacer le plastique à base de pétrole par du plastique d’algues
- Développer des matéraux de construction alternatifs comme la brique de chanvre
- Développer l’éolien terrestre, mais dans le respect des paysages à préserver
- Développer l’éolien maritime, mais en investissant dans la recherche pour réduire les nuisances sonores
- Développer la bio-masse là où cela est possible
- Investir massivement dans la réduction de la consommation de fuel des tankers et navires de croisière. concevoir une nouvelle génération de navires plus économes
3. Conclure des accords entre grandes puissances (USA, Chine, Russie, Inde, Europe) sur 3 grandes actions concrètes
- Nettoyer les océans des plastiques. Une technique a été mise au point. Une vingtaine de navires spéciaux suffiraient.
- Reboiser massivement. La Chine le fait déjà. Les techniques existent. Ce n’est qu’une volonté politique;
- Protéger la grande barrière de Corail de la pêche industrielle, interdire les méthodes de pêches les plus destructives de l’environnement sous-marin.
4. Protéger les terres agricoles, les zones humides et les forêts
- Sanctuariser les terres agricoles, les sortir du marché foncier
- Défendre toutes les zones humides, interdire la réalisation de grands projets d’infrastructures routières ou commerciales dans les zones humides
- Protéger les forêts de l’industrialisation excessive, des incendies et de la déforestation pour le biocarburant, l’élevage ou la construction de nouvelles villes
5. Limiter la sur consommation des plus riches
- Interdire les 4×4 dans les grandes villes (et non les vieux diésels)
- Limiter à 2 voyages aller-retour par an et par personne les voyages en avion
- Limiter la consommation de métaux rares par la transparence sur les stocks et les conditions d’extraction
- Instaurer un revenu maximum, un patrimoine maximum et la publication de l’échelle des rémunérations dans les entreprises et les administrations
6. Relocaliser une partie de la production de richesses et d’énergie en synergie avec une politique de relocalisation culturelle et d’aménagements des territoires
- Baisser massivement les charges directes (impôts, taxes) et indirectes (réglementation, paperasserie, normes) pour le monde agricole qui contribue à l’entretien (gratuitement) des paysages
- Développer le commerce équitable local
- Développer des communautés humaines organisées autour d’une centrale locale de production d’énérgie alternative
- Développer une finance écologique affranchie des objectifs de rentabilité
- Soutenir les petits festivals et kermesses locales, les manifestations culturelles inscrites dans les cultures locales et la transmission des cultures et des savoirs-faire artisanaux
A cela bien-sûr les actions individuelles quotidiennes d’économie (douche au lieu de bain, fermer le robinet quand on se lave les dents ou que l’on fait la vaisselle, tri sélectif, …), sont des compléments indispensables. Mais ces actions individuelles ne sont que des compléments qui n’ont de sens que si les 6 grands axes précités sont mis en application. Ils ne doivent pas servir d’alibi à ceux qui les instrumentalisent pour ne rien changer de fondamental au système, ou s’en servent pour se donner bonne conscience. Vider une baignoire avec une cuillère à café quand le robinet coule à flot dans cette baignoire ne sert à rien! Taxer les automobilistes, dans l’état actuel du fonctionnement du monde, ne sert à rien!
La mobilisation du 17 novembre, que nous soutenons de toutes nos force, ne pourra faire reculer le gouvernement que si elle ouvre un débat sur l’écologie, sur le comment s’y prendre, et porte des propositions alternatives et concrète. Le gouvernement justifie ses taxes par la nécessité d’agir pour l’écologie. Démontrons lui qu’il a tort en promouvant une vision alternative de l’écologie.
Refusons sans complexe l’écologie punitive, l’augmentation des taxes sur les carburants, le 80 km/h, l’écotaxe, les péages urbains, l’interdiction des vieux diésel, l’augmentation des critères exigés pour le contrôle technique, les voitures radars, l’augmentation des prix du stationnement, la vidéoverbalisation, …
Promouvons l’écologie alternative en 6 axes
1 Améliorer la cohésion entre le modèle économique et l’écologie,
2 Promouvoir des alternatives pour rendre la consommation plus écologique,
3 Conclure des accords entre grandes puissances (USA, Chine, Russie, Inde, Europe) sur 3 grandes actions concrêtes,
4 Protéger les terres agricoles, les zones humides et les forêts,
5 Limiter la sur-consommation des plus riches,
6 Relocaliser une partie de la production de richesses et d’énergie en synergie avec une politique de relocalisation culturelle et d’aménagements des territoires
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