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Depuis le début de cette crise, en sus de la cacophonie et de l’incompétence flagrante de ce gouvernement, nous assistons, subrepticement à un délitement de l’Etat qui se décharge de plus en plus sur les collectivités locales afin d’échapper à ses responsabilités régaliennes.
Les maires, jadis moqués par la macronie pour leur côté trop « franchouillard et plouc » sont mis en avant depuis peu par le pouvoir : Désormais rien ne devra se faire sans eux. Décisions concernant les masques, tests, ventilateurs, aide aux plus démunis et réouverture des écoles, seront leur apanage. En fait, personne n’est dupe. Après 30 années de « public management » (entendez réduction massive des moyens du service public) qui a sévi au sein de l’Etat via des cabinets de conseils tellement familiers de nos élites, l’Etat est complètement « rincé » un peu comme au Liban avec pour l’instant la dévaluation en moins.
Sur le plan financier, il est indéniable que la crise de l’hôpital témoigne parfaitement de ce phénomène. Les ressources humaines qui font cruellement défaut vont de concert avec des technocrates plus habitués au pantouflage qu’à « l’éthique de responsabilité » comme disait Weber.
En bref, l’Etat français jadis théorisé par Bodin est en train de mourir sous nos yeux, mais au profit de qui ?
Nicolas Faure
