L’ « expropriation culturelle », une nouvelle menace pour la culture occidentale

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Je viens de découvrir que la Petite Sirène, personnage inventé par le danois Hans Christian Andersen, est devenue noire. On pourrait s’en foutre. D’ailleurs, certains ne s’en privent pas. Mais s’en foutre, c’est déjà renoncer, accepter, capituler devant cette nouvelle tentative d' »expropriation culturelle » de l’Occident. Alors je m’enquiers de cet étrange parti pris qui m’étonne autant qu’il me gêne.

C’est donc Disney qui a décidé cette libre adaptation en confiant le rôle à Halle Bailey, une chanteuse afro-américaine de R&B âgée de 19 ans. Si vous trouvez cela choquant, c’est que vous « puez le racisme », assène Paris Match. Fin du débat. Pourtant, nous pourrions continuer de débattre sur ce sujet. Essayons. Une jeune métisse incarne Jeanne d’Arc, un homme noir joue le rôle du chevalier Lancelot au cinéma ? Cela vous choque ? Même tarif : vous puez le racisme et la « haine ». Quand les rôles s’inversent, les réactions sont tout aussi violentes, mais en opérant un virage à 180 degrés : Antoine Griezmann se grime en homme noir ? Il est accusé d’une nouvelle forme racisme autoproclamé, la Blackface. Un groupe de chanteurs blancs joue un spectacle sur l’esclavage ? Ils sont aussitôt accusés d’ « appropriation culturelle », de racisme et le spectacle est finalement annulé sous la pression d’un groupe communautariste ethnique, minoritaire mais soutenu par les médias.

Ce concept d’appropriation culturelle consiste, pour une culture désignée comme «privilégiée», à imiter les codes vestimentaires, les éléments de langage ou des habitudes culturelles issues d’autres cultures à travers le monde, très souvent sous l’influence de l’immigration. L’appropriation culturelle peut prendre différentes formes. L’apparence : une jeune fille aux yeux bleus coiffant sa belle crinière blonde européenne en dreadlocks africaines, se baladant en boubou africain dans les rues de Brest. Le langage : un jeune Franc-Comtois de souche argotant un vocabulaire issu de l’arabe, sans d’ailleurs qu’il en ait toujours conscience, tel que « kiffer », « Belek », « dahak », « hagra », « akhi », etc.

A ma connaissance, cette forme d’appropriation culturelle n’émane pas de la revendication d’un quelconque groupe de pression communautarisme ethnique, politique ou religieux. Elle émane directement de décideurs appartenant à la culture « victime » de ce processus d’appropriation culturelle qu’ils offrent sur l’autel de la repentance perpétuelle et du multiculturalisme. Il s’agit selon moi d’une « expropriation culturelle »

Ce concept d’appropriation culturelle a provoqué de nombreuses polémiques, la culture prétendument « dominée » des non-blancs s’insurgeant que la culture « dominante » imite ses codes. Ces non-Blancs identitaires parviennent ainsi régulièrement à faire interdire des spectacles et représentations dans lesquels des Blancs « s’approprient » les codes d’une autre culture, ce que je peux comprendre. Ces querelles parviennent à faire émerger du racisme là où il n’existe cependant, le plus souvent, aucune volonté de nuire.

Ce qui se comprend plus difficilement, c’est que les codes culturels de la civilisation occidentale sont de plus en plus attribués à d’autres cultures sans qu’il ne soit politiquement ni socialement acceptable de s’en émouvoir. Ce phénomène relativement nouveau consiste à priver, contre leur gré, des individus de leur culture commune et la donnant en offrande au multiculturalisme, censé être le gage d’une paix sociale durable. Sa particularité est qu’à ma connaissance, cette forme d’appropriation culturelle n’émane pas de la revendication d’un quelconque groupe de pression communautarisme ethnique, politique ou religieux. Elle émane directement de décideurs appartenant à la culture « victime » de ce processus d’appropriation culturelle qu’ils offrent sur l’autel de la repentance perpétuelle et du multiculturalisme. Il s’agit selon moi d’une « expropriation culturelle », pénible et potentiellement traumatisante pour les occidentaux à qui l’on refuse le droit à la revendication identitaire.

Faire incarner ce personnage par une actrice noire illustre à merveille ce marketing de la tolérance dont l’objet est de favoriser l’inclusion des « minorités » dans une culture occidentale dont il faut renier les racines européennes pour mieux faire pousser les branches du multiculturalisme

Ce droit à l’identité est pourtant proclamé et défendu par la presse mondialisée pour toutes les autres cultures qu’accueille le monde. La petite Sirène devient Noire ? La presse adule ce « magnifique signal de tolérance ». Des célébrités internationales, comme Maria Carey, évoquent même l’ « émancipation » de la petite sirène, comme si la couleur de sa peau « diaphane » lui conférait une nature intrinsèquement raciste qui ne pouvait guérir que par un traitement épidermique approprié.

La Petite Sirène était ainsi décrite par Andersen : « la plus jeune était plus belle encore que les autres ; elle avait la peau douce et diaphane comme une feuille de rose, les yeux bleus comme un lac profond… ». Faire incarner ce personnage par une actrice noire illustre à merveille ce marketing de la tolérance dont l’objet est de favoriser l’inclusion des « minorités » (qui le sont de moins en moins) dans une culture occidentale dont il faut renier les racines européennes pour mieux faire pousser les branches du multiculturalisme.

L’expropriation culturelle prépare le terreau à la dissolution de notre culture occidentale dans un magma interculturel mondial, appartenant à tous. Les autres cultures ont droit au chapitre de la revendication identitaire puisqu’ils appartiennent au camp des « opprimés ». La culture occidentale, minoritaire mais qualifiée de « dominante », doit ainsi s’absoudre des pêchers de son omnipotence passée.

L’expropriation culturelle prépare le terreau à la dissolution de notre culture occidentale dans un magma interculturel mondial, appartenant à tous

Mes trois enfants sont blonds aux yeux bleus. Un peu comme la Petite Sirène imaginée par le danois Andersen. Comment vais-je leur expliquer que ce personnage issu de notre culture ne leur ressemble pas du tout physiquement ? Ma question paraît stupide. Mais si j’avais fait partie d’une minorité, n’aurait-elle pas émue les salles de rédaction toujours à la recherche de la petite phrase émouvante pour illustrer les injustices, le racisme et l’oppression prétendument vécus par les minorités ?

Vous connaissez sans doute la réponse.

A propos de l'auteur

Grégory Roose

Écrivain et éditorialiste. J'écris des nouvelles et des récits courts. Mes livres sont disponibles ici

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